Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Eugène Edouard Cosmao Dumanoir

est né le 07 novembre 1867 à Lorient (Morbihan (56))

Eugène Edouard Cosmao Dumanoir a deux raisons d’embrasser la carrière de marin : il naît à Lorient ville portuaire, siège d’un arsenal militaire et de la Compagnie des Indes et il appartient à une famille de marins. Son grand-père, Louis Aimé, finit sa carrière comme amiral, commandeur de la Légion d’Honneur. A sa naissance en 1867, son père Léon Armand est un brillant lieutenant de vaisseau, chevalier de la Légion d’Honneur, il a épousé sa cousine Amélie Cosmao Dumanoir, ils ont deux filles et Eugène est leur dernier enfant.

Il entre à l’Ecole Navale sur le "Borda "en 1885, à 18 ans. Dès le départ, il ne témoigne pas d’un très grand intérêt pour les études et se retrouve dans les derniers de sa promotion. A la fin de la première année, le commandant de l’Ecole l’avertit en ces termes : "  Je prie instamment son père de lui faire comprendre le danger qu’il court et que, malgré mon désir d’éviter à son nom un pareil affront  que je serais incapable de conjurer, le règlement de l’Ecole est formel. " Eugène se ressaisit suffisamment pour rester à l’Ecole Navale même s’il termine dans les derniers de sa promotion.

En 1888, il accomplit la croisière d’application des aspirants de marine sur le vaisseau " Iphigénie " à l’issue de laquelle il est affecté en tant qu’aspirant de 1re classe sur le croiseur "Aréthuse "de la croisière de l’Atlantique.

En 1891, attaché à l’Etat-major comme officier des montres (sur un bâtiment, cette charge revenait généralement à un jeune officier qui veillait sur les montres et chronomètres du bord) sur le cuirassé "Le Formidable " en Méditerranée orientale. Promu enseigne de vaisseau, il est affecté en 1892 sur l’aviso-torpilleur   Le Léger " basé à Lorient, il y est chargé des détails, des torpilles et de la machine.

De 1894 à 1896 il effectue un séjour en Nouvelle-Calédonie sur l’aviso-escorteur le " Scorff "où il est responsable des montres, de la batterie et de la formation des aspirants. Il reçoit un témoignage de satisfaction du Ministre de la Marine "  pour le zèle et l’activité dont il a fait preuve dans l’exécution d’un relevé hydrographique aux îles Torres en 1895. " Il participe également à la Commission navale mixte des Nouvelles Hébrides. (La France ayant mené, à partir de 1880, "une prise de possession pacifique " des Nouvelles Hébrides, elle heurte les intérêts britanniques dans la région, en 1887 est créée une commission franco-britannique comprenant 2 officiers de chaque nationalité, chargée d'apaiser les tensions et d'assurer la sécurité des ressortissants des deux pays.) Il rentre en France en 1897, promu lieutenant de vaisseau, il embarque sur le cuirassé "Redoutable "dans l’escadre de Méditerranée comme commandant en second du réduit. (Les premiers cuirassés étaient des cuirassés à réduit, les principaux canons étant rassemblés dans une sorte de casemate, "le réduit" au centre du navire; par la suite on passa aux cuirassés "à tourelles" où les canons étaient répartis en différentes tourelles orientables sur tout le navire.)

En 1898 il est stagiaire canonnier sur le vaisseau école" La Couronne "à Toulon puis à l’école de canonnage sur le cuirassé " Neptune " où il reste en 1899, chargé d’une escouade de vétérans. En 1900 et 1901, officier canonnier puis officier de tir, il est affecté sur le cuirassé "Charlemagne". En 1902, membre de la commission de Gavres jusqu’en 1906, (Gavres:terrain d'essais des équipements destinés à la Marine) il effectue deux missions en 1904 et 1905 comme adjudant de la division navale de Terre Neuve. Il est décoré de la Légion d’honneur le 1er janvier 1903

1906 le voit embarquer sur le contre-torpilleur "Javeline "où il exerce les fonctions d’officier en second chargé du service torpilles et électricité à l’escadre du Moyen Orient. En 1907 il commande la canonnière "Estoc" dans l’escadre de Méditerranée. En 1908, il est affecté sur le cuirassé "Hoche" de l’escadre de Méditerranée, chargé de la mousqueterie. De 1908 à1910, il commande le contre-torpilleur "Arquebuse" de l’escadre du Nord basé à Brest puis de deux divisions de torpilleurs. En 1909 il reçoit un témoignage de satisfaction du Ministre de la Marine pour s’être : " particulièrement distingué à l’occasion du concours d’honneur de lancement de torpilles des flottilles de torpilleurs et de sous-marins."

Il se marie le 6 février 1910 à La Flèche (72- Sarthe) avec Agnès Coquelin de Lisle, ils n’auront pas de descendance. La même année, il est nommé chef du service de sécurité sur le "Jauréguiberry" à l’escadre de Méditerranée à Toulon.

Il a acquis une solide réputation dans la Marine. Ses chefs l’apprécient comme en témoignent les lignes suivantes : " Officier très travailleur et sérieux mais aussi d’une gaité et d’une bonne humeur qui font la joie des carrés qui ont la chance de le posséder." ou encore " excellent marin qui possède le calme et le sang froid nécessaires en temps de guerre." Il le prouvera plus tard.

Dans l’attente de sa promotion comme capitaine de frégate, il demande à retourner à la commission de Gâvres où il reste jusqu’à sa promotion en juillet 1914. Il est alors affecté comme adjoint au commandant en second chargé de la sécurité sur le cuirassé " Bouvet " de l’escadre de Méditerranée.

Mais la guerre éclate, le cuirassé se trouve dans le piège des Dardanelles où vont périr tant de marins. L’idée est de créer une diversion au front occidental qui est figé en France et d’aider l’allié russe en difficulté face aux Allemands et aux Autrichiens sur le front est. A l’instigation de Winston Churchill, premier lord de l’Amirauté, les flottes franco-anglaises décident de forcer, par la mer, le passage des Dardanelles puissamment protégés par des canons de gros calibre et des batteries mobiles turcs. De plus des champs de mines ont été immergés qui accroissent encore le danger car impossibles à draguer sans avoir pu neutraliser les forts turcs. C’est pourtant ce qui est décidé et qui va causer la perte du Bouvet le 18 mars 1915. Eugène Cosmao Dumanoir disparaît à 47 ans. Voici le témoignage du premier maître torpilleur Coquin, rescapé, sur Eugène Cosmao Dumanoir :

« Le commandant en second, le capitaine de frégate Autric (disparu) rencontre l’officier de sécurité (Eugène Cosmao Dumanoir)  lui dit : " C’est une mine, je vais voir "  et se précipite vers l’entrepont du cuirassé ; le commandant Cosmao, lui, reste au pied de l’échelle du compartiment des mines et encourage les hommes qui commencent à monter, simples matelots d’abord puis quartiers-maîtres et gradés, officiers en dernier. Il disait :" Pas de panique ! Pas de panique ! "Et il y avait plein de monde dans l’échelle mais pas de cris ni de bousculades. M. Cosmao qui montait derrière moi m’a poussé pour m’aider (dans un semblable moment !). "

La famille Cosmao Dumanoir devait payer un lourd tribut durant cette guerre, son neveu, Jean Mercier, fils de sa sœur Marie est tué en Champagne à 23 ans, Georges Arnaud, fils de sa cousine germaine Berthe meurt en Champagne des suites de ses blessures à 19 ans.

Eugène Cosmao Dumanoir reçoit la citation suivante à l’ordre de l’Armée Navale : 

« Adjoint au commandant en second du Bouvet, lorsque le bâtiment a été touché par une mine, est resté au pied de l’échelle de l’avant poste central encourageant le personnel au calme jusqu’à ce qu’il soit englouti lui-même avec le bâtiment. »  

Jugement déclaratif de décès rendu le 20 mars 1916 à Toulon et transcrit à Lorient le 17 avril 1916.

Un boulevard de Lorient le nom Cosmao-Dumanoir


 

Il était Capitaine de frégate.
Son unité : Bouvet
  • Citation à l'Ordre de L'Armée Navale
  • Légion d'Honneur (chev.)
  • Croix de Guerre 14-18 avec palme(s)
Il est décédé le 18 mars 1915.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Toulon (83)
Document portant la mention MPLF : Acte de jugement du tribunal civil du 20 mars 1916

Espace tradition de l’Ecole navale

www.cosmaodumanoir.fr/index.php?page=eugène

Bouvet

Cuirassé_Bouvet_Carte Postale_0

Le "Bouvet", cuirassé construit à Lorient en 1892, est intégré pendant la guerre 1914-1918 dans l'escadre de l'amiral Guépratte.

En 1914, le cuirassé d'escadre "Bouvet"faisait partie de la division de l'amiral Guépratte, qui comprenait également les cuirassés "Charlemagne", "Gaulois" et "Suffren

Bouvet
7132
Cosmao Dumanoir
Lorient
Morbihan (56)
07 novembre 1867
GD
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de L'Armée Navale,Croix de Guerre 14-18 avec palme(s),Légion d'Honneur (chev.)
Acte de décès 1916/120
E 10x13
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