Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Jacques Pierre Antoine Sénée

est né le 26 novembre 1919 à Antony (Hauts-de-Seine (92))

Jacques est né le 26 novembre 1919 à Antony (Hauts de Seine). Fils de Louis, directeur de la publicité chez Hachette, et de Claire Bernard , professeur d'anglais. Il est le dernier d'une famille de trois enfants, sa soeur et son frère ayant respectivement 19 et 18 ans de plus que lui. Il perd sa mère à l'âge de 10 ans. Après sa scolarisation à Antony, il poursuit ses études à Paris.
Dès 18 ans, il s'engage dans l'armée. Jacques suit les cours de l'école d'administration du service de santé.
Pendant la drôle de guerre 1939-1940, il l'effectue en tant que sergent.


Le 23 janvier 1940, il rentre à l'Ecole Militaire d'Administration de Bourguenais. Le 29 avril 1940, il est nommé aspirant de réserve. Le 16 juillet 1940,  il est affecté à l'hôpital de Purpan à Toulouse. Il est démobilisé le 15 octobre 1940 (congé d'armistice). Le 14 juin 1941 il se marie à Troyes avec Mademoiselle Ginette Buat. De cette union naissent quatre enfants : Joêlle, Michèle, Guy et Patrick.


Membre d’un mouvement de résistance français, «Ceux de la Libération Vengeance», et d’un réseau britannique, Jacques Sénée fait la connaissance du major Cowburn. En mai 1943, racontera le résistant dans des souvenirs inédits confiés par son épouse en 2003, «Germain» s’était présenté au Dr Mahée, notre nouveau chef du réseau CLV, agent de Buckmaster : il déclarait vouloir s’attaquer au dépôt de Troyes, faute de quoi la RAF interviendrait. Aucune hésitation n’était possible, le dépôt étant bordé de maisons, notre action sauverait probablement la vie à quelques français qui n’auraient pu échapper aux bombes, «Germain» demandait seulement quelques hommes pour exécuter sa mission. Le docteur me chargea de les lui fournir. Ce fut un jeu d’enfant pour moi de trouver quatre hommes.
Et sur proposition d’un ingénieur de la SNCF né à Chaumont, Gabriel Thierry (futur Compagnon de la Libération), c’est «le dernier samedi de juin» (Note : la plupart des récits consacrés à cette action la situent plutôt au 4 juillet 1943) que l’opération contre le dépôt de Troyes-Preize est projetée. Jacques Sénée a appris que l’occupant avait eu vent de ses activités clandestines, mais l’opération est maintenue. Avec «Germain» et les quatre patriotes, dans la nuit, le jeune homme dispose les charges explosives sur les locomotives, à la barbe des cheminots et soldats allemands. « Après avoir posé la dernière charge, nous partons tranquillement sans user des précautions prises à l’arrivée. Vraiment ce sabotage avait été ridiculement aisé », écrira Jacques Sénée, précisant que « sur 20 locomotives attaquées, treize avait été stoppées pour longtemps et deux endommagées légèrement ».
Dès ce joli coup réalisé, recherché par la gestapo, le jeune patriote quitte Troyes : à l’aube, il prend le train pour Paris, gagne Tours, d’où il s’envole pour la Grande-Bretagne en compagnie de trois résistants, grâce à deux avions Lysander. Outre-Manche, Jacques Sénée est déterminé à rejoindre le Bureau central de renseignement et d’action (BCRA) pour accomplir de nouvelles missions en France occupée. Mais sa situation de résistant «brûlé» dans son pays interdit cette perspective, «Jamais nouvelle ne m’a plus abasourdi », confiera-t-il dans ses notes.

Affecté à l’état-major à Londres, ce qui ne lui convient pas, il décide de rejoindre les commandos de la France libre. Ce qu’il obtient le 1er novembre 1943, date de son engagement officiel dans la marine. Pour l’anecdote, il perd son grade d’aspirant pour celui de second-maître (c’est-à-dire sergent). L’entraînement commando est rude, mais son abnégation est récompensée en mars 1944 : il reçoit son fameux béret vert et l’insigne de commando (badge 140).
Sénée est chef de demi-section au sein de la troop 8 du 1er bataillon de fusiliers-marins commandos, que commande le lieutenant de vaisseau Kieffer avec qui il participe au débarquement. Le 10 juin 1944 , blessé au cours des premières opérations, il refuse d'être évacué : il est soigné sur place , il continue le combat comme chef de section, son chef ayant été évacué.
Il est nommé enseigne de vaisseau de 2ème classe auxiliaire, mais jouit des prérogatives dues aux officiers d'active à compter du 1er octobre 1944.  


Après la campagne de Normandie, Jacques Sénée revient en Grande-Bretagne, et c’est désormais en qualité de lieutenant (enseigne de vaisseau) qu’il participe à la difficile et méconnue conquête de l’île de Walcheren, en Hollande, où il débarque le 1er novembre 1944 avec le commando : 50 allemands sont faits prisonniers.
Le 8 novembre 1945, il est nommé enseigne de vaisseau de 1ère classe auxiliaire de réserve. Il est démobilisé le 17 janvier 1946. Durant les opérations de débarquement, son épouse s'est impliquée dans la résistance, à Champcourt.
Il est rappelé à l'activité est affecté au centre d'instruction de Sirocco (Algérie) .


Le 1er mai 1947, titulaire du brevet militaire de parachutisme (n° 13490), il contribue à la création de l'école de fusiliers marins commandos : les "bérets verts", avec le colonel Day et l'officier des équipages  Lofi.
Le 1er novembre 1948, sur sa  demande, il est reversé dans l'armée de terre pour raison familiale. Il est admis dans les cadres de réserve de l'infanterie coloniale comme lieutenant de réserve et admis à servir en situation d'activité. Il est affecté à la 1/2 Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes à Vannes. Il rejoint le 6ème BCCP en Indochine. En août 1949, il crée le commando de partisans Ngô Guyên .
Le 10 janvier 1950, le lieutenant Jacques Sénée est tué à Yen Ne Nam, dans une embuscade où 30 commandos font face plusieurs centaines de soldats vietnaniens.


Il fut enterré le 12 janvier 1950 à Tourane, puis son corps fut rapatrié en France le 26 juin 1951. Il est d'abord inhumé dans sa ville natale d'Antony, puis transfèré à Champcourt, près de Colombey-les-deux-églises.
"Formé par le scoutisme, animé d'un grand amour de la Patrie, doué d'un coeur de chef généreux et entraînant, il consacra sa vie au service de la défense de la France et pour finir la lui donna à l'âge de 30 ans."


Il est cité à l'ordre de l'armée le 28 aout 44  pour le motif suivant : "Le maître Jacques Sénée du 1er bataillon de fusiliers marins commandos, sous officier de grande valeur et  d’un haut esprit de sacrifice. Blessé au cours des premières opérations, a refusé de se laisser évacuer. A pris le commandement d’une section qu'il a conduit au combat avec beaucoup d'autorité et de sang froid. Toujours volontaire pour les missions dangereuses dans les secteurs de Amfreville, Breville et de L'Epine, a toujours fait preuve du plus grand courage et du plus absolu mépris du danger."
Cette citation entraîne l'attribution de la croix de guerre avec palme.


 Le 1er mars 1945 , il est cité à l'ordre de l'armée de mer :
"Officier d'un courage émérite. Au cours d'un débarquement allié à Flessingue ; le 1er novembre 1944, a ouvert avec sa section la marche sur la ville, faisant 50 prisonniers et progressant méthodiquement vers la position importante qui lui était assignée et qu'il a su tenir contre les attaques d'un ennemi bien supérieur en nombre."
Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme.


Le10 novembre 1945 , il est cité à l'ordre du corps d'armée :
" Agent du S.R. en territoire occupé par l'ennemi, chef B.O.A.D départemental a réussi à sauver un parachutage de 15 conteneurs à  Villeroy  (Aube) a été le promoteur avec son équipe de la destruction des rotondes de Troyes Preize le 2 juillet 1943. A gagné Londres par ordre B.O.A en avion en juillet 1943, s'est engagé dans les commandos de fusiliers marins."
Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre 39-45  avec étoile de vermeil.

Le nom de Jacques Pierre Antoine Sénée est gravé sur le monument aux morts de la commune du Perreux dans le Val de Marne.

Il était Enseigne de vaisseau.
Son unité : Commando Kieffer - 1942-1946
  • Légion d'Honneur (chev.)
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Croix de Guerre TOE avec palme
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille des blessés
  • Citation à l'Ordre de l'Armée
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 10 janvier 1950.
Son corps repose au cimetière de Champcourt (52)
Son décès est inscrit à la commune de Le Perreux-sur-Marne (94)
Document portant la mention MPLF : Fiche Mémoire des hommes

Commando Kieffer - 1942-1946

Ecusson-commando-Kieffer-40

La décision  d’intégrer un commando français  dans les troupes britanniques  est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".

Commando Kieffer - 1942-1946
9432
Sénée
Antony
Hauts-de-Seine (92)
26 novembre 1919
HF
180893,180894
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée,Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Croix de Guerre TOE avec palme,Légion d'Honneur (chev.),Médaille de la Résistance,Médaille des blessés
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