Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Fara Gomis

est né le 01 janvier 1892 à Carabane (Sénégal)

Fara Gomis est le fils de Grégoire Gomis et de Mariam Mendy. Il naît en 1892 (jour et mois non connus) dans le village de Carabane, établi sur l'ile du même nom, île située à l'embouchure du fleuve Casamance, au sud-ouest du Sénégal. Sur les pirogues qui transportent les marchandises à l'intérieur du pays ou pêchent en bordure de la côte, il acquiert tout naturellement les qualités nécessaires pour devenir un excellent marin.

A l’approche de la Première Guerre Mondiale qui menace en Europe, un décret datant de 1912 est mis en application : il autorise les autorités locales des colonies à enrôler pour quatre ans des hommes de 20 à 28 ans dans le but de renforcer les éléments de métropole, ou assurer, dans ces territoires la présence française. Les "indigènes" qui sont orientés vers l’Armée de terre, portent le nom de "tirailleurs sénégalais", quel que soit le pays d’Afrique occidentale dont ils sont issus; ceux qui, de par leur lieu de naissance, sont susceptibles d’avoir des aptitudes spécifiques pour servir dans la Marine nationale, sont appelés "laptots", nom vraisemblablement d’origine "Ouolof" et dont la consonance fait penser à "matelot".

Le 24 avril 1914, Fara se rend à Dakar et contracte, sur le navire citerne "Marigot" qui sert de centre administratif pour la Marine, un engagement de trois ans sous le matricule 67796 ; il devient, de ce fait, matelot (laptot) de 2e classe sans spécialité. Après une dizaine de jours destinés à son incorporation, il est désigné, le 6 mai 1914, pour la canonnière "Surprise", bâtiment détaché à la "Station de la Côte occidentale d’Afrique" créée dès 1818, et dont la mission à l'origine était de réprimer la "traite négrière" qui n'avait pas totalement disparu sur certaines côtes à ce moment-là, mais surtout de préserver les intérêts français de toutes sortes sur les pays riverains.

A cette époque, la situation dans la région est la conséquence de la défaite de la France contre l’Allemagne en 1870. Les Allemands ont colonisé le Cameroun (Kamerun) à partir de 1884, mais les forces françaises n’attendent que l’ordre de repasser à l’action et d’en découdre en dépit de moyens inférieurs en hommes et matériels. En septembre 1914, des troupes françaises et belges (les Belges étant concernés par le Congo) ont été rassemblées au sein du "1er Régiment du Gabon", et la canonnière "Surprise", commandée par le lieutenant de vaisseau Mégissier, reçoit l’ordre de rallier Libreville pour se préparer à une action de guerre près de la rivière Muny marquant la frontière entre ce qui s'appelait alors la Guinée espagnole, enclavée dans le Kamerun, et le Gabon. Cette action ne peut se faire sans un débarquement de troupes de vive force mais le plus discrètement possible pour éliminer les solides défenses ennemies; celui-ci doit donc avoir lieu à l’aube, après une mise en place de nuit.

Après avoir appareillé de Libreville, la canonnière mouille le 21 septembre vers 03 h 00 en baie de Corisco, à proximité de Coco Beach.

Un premier détachement est mis à terre, mais en raison du courant, il n’atteint son point de débarquement qu’à 07 h 00 : les Allemands ont repéré le mouvement et réagissent, sans toutefois faire de victime.

Entre-temps, vers 05 h 00, la "Surprise" a appareillé pour atteindre par son artillerie les objectifs qui lui ont été assignés, en particulier la maison de l’administrateur qui est détruite, mais dans cette action l’enseigne de vaisseau Blache, officier de tir du bâtiment, est grièvement blessé, un tirailleur est tué, et le quartier-maître fourrier Le Maux, blessé.

Vers 07 h 00, la "Surprise" revient mouiller pour récupérer les embarcations qui ont permis le débarquement du premier détachement, et en préparer un deuxième qui quitte la canonnière en direction de la terre à 09 h 00. Ce contingent revient à bord à 11 h 20, mais, toujours en raison de la force du courant, il n'a pas pu remplir complètement sa mission, ce qui nécessite la constitution d’un troisième détachement qui quitte le bâtiment à 13 h 50. Le matelot gabier Pierre Leizour et le matelot Fara Gomis mènent leur embarcation sous le feu particulièrement nourri des Allemands.

Pierre Leizour, le premier, est gravement blessé et passe la barre du surf-boat sur lequel il se trouve à Fara Gomis, qui, à son tour, est transpercé par une balle qui l’atteint à l’épaule droite pour ressortir par la hanche gauche. Quatre tirailleurs sont également gravement touchés. En dépit de ces pertes, cette ultime action est décisive et aboutit à la défaite des troupes ennemies.

L’embarcation ramène ensuite les victimes à bord de la "Surprise". Au lieutenant de vaisseau Mégissier qui se penche vers lui pour lui apporter un peu de réconfort, Fara , qui avait compris qu’il allait mourir, mais que la bataille était gagnée, lui dit simplement : "Ca ne fait rien, Commandant, je suis content".

Le laptot de 2e classe Fara Gomis, décède le lendemain de ses blessures. Il repose en terre africaine, à Libreville, au Gabon, au sein du mausolée dédié aux Français dont la dépouille est restée dans ce pays.

Son nom et ceux de ses frères d’armes morts lors du combat de Coco Beach sont inscrits sur une plaque apposée sur le monument érigé en 2008 en ce lieu :

Enseigne de vaisseau de 1re classe Georges Blache (originaire d'Ambert, Puy-de-Dôme),

Matelot de 2e classe gabier Pierre Leizour (originaire de Saint-Pierre-Quilbignon, Finistère),

Tirailleurs Mba Eyeghe (originaire du Gabon), Fofana Kele et Keita Namory (originaires du Soudan), Ane Patte (originaire du Sénégal).

Ils ont perdu la vie en servant sous un drapeau qu'ils aimaient et ont tous été déclarés "Morts pour la France".

Sources :

-         Service Historique de la Défense de Brest

-         Livre d'or de la Marine – guerre 14/18

-         Internet

Il était Laptot de 2e classe.
Son unité : Surprise
Il est décédé le 22 septembre 1914.
Son corps repose au cimetière de Libreville (Gabon)
Son décès est inscrit à la commune de Rochefort
Document portant la mention MPLF : Etat Signalétique et des Services

Surprise

Surprise-250

Canonnière de première classe, construite aux Chantiers Augustin Normand, Le Havre. Commencée : 16.01.1893 - Mise en service en 1896.

Caractéristiques principales :

Surprise
9658
Gomis
Carabane
Sénégal
01 janvier 1892
HE
NULL
Il a été décoré : Aucune médaille
Acte de décès "Surprise" du 22/09/1914 du Commandant la "Surprise"
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